Ressources du Congo

Le Vol vers la qualité (1/4)

17 Septembre 2012 , Rédigé par Désiré Mandilou Publié dans #Autre regard

Par Pr Désiré Mandilou, Economiste

 

Par un reflexe conditionné, nombre de congolais attribuent leurs difficultés matérielles, sinon leur pauvreté à la main mise étrangère sur les richesses nationales. La complicité des pouvoirs locaux est évidemment mise en évidence. Seule reste dans l’ombre, la responsabilité individuelle, celle de chaque citoyen congolais dans cet état de fait.

 

Pour comprendre comment chacun d’entre nous contribue à l’appauvrissement de tous, nous entamons aujourd’hui un voyage dans le circuit de la monnaie en économie. La pauvreté, étant par nature un phénomène monétaire.

 

Ce voyage sera long, quelquefois difficile, mais il est nécessaire. A terme, nous aurons entre les mains, toutes les cartes pour changer la donne en RDC, sinon dans toute l’Afrique.

 

Aux termes de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen « tous les hommes naissent et demeurent  libres et égaux en droits.»  Tous les hommes n’exercent cependant pas leurs droits, ne jouissent pas pleinement de leurs libertés fondamentales. Toutes choses égales par ailleurs, le critère de différenciation entre les hommes est le pouvoir d’achat à la disposition  des uns et des autres.

 

Le citoyen qui dispose d’un million de dollars zimbabwéens, aura  juste la liberté d’acheter une galette de maïs. Il n’aura pas la liberté d’aller et venir. La première des libertés reconnues à l’être humain. Simplement parce que l’exercice de cette liberté a un coût (dit de transport), que la faiblesse de son pouvoir d’achat ne lui permet pas d’assumer.

 

A l’inverse, celui qui dispose d’un million de dollars américains, aura la liberté d’aller et venir, de se vêtir, de se nourrir, de se loger convenablement, de se soigner en temps et en heure, d’offrir une bonne éducation à ses enfants, etc.

 

L’irrépressible besoin de liberté de tout être humain devrait ainsi conduire le citoyen zimbabwéen à abandonner le dollar zimbabwéen, au profit du  dollar américain. Mais en a -t-il la possibilité ? Peut-il, à son gré, choisir de changer de monnaie, quand il veut ? Peut-on résider dans un pays donné, en république démocratique du Congo, par exemple, et choisir de n’utiliser que la monnaie d’un pays tiers comme moyen de paiement, en l’occurrence, le dollar américain ?


La réponse est en théorie, assurément négative. Non en raison d’un interdit d’ordre légal ou politique que l’on appelle le cours forcé de la monnaie nationale, mais parce que le dollar américain n’a aucun pouvoir d’achat en RDC.

 

Lire la suite:  Le Vol vers la qualité (2/4).

Partager cet article

Commenter cet article