Ressources du Congo

La diaspora est-elle complice ou ignorante #1/2

25 Janvier 2020 , Rédigé par Abraham Itimbiri-Aketi Publié dans #Echos de la vie quotidienne Congo & Diaspora, #Focus sur le mal Congolais

Des queues interminables les veilles de Noël et de Nouvel an dans quasiment toutes les grandes villes d’Afrique subsaharienne, devant les guichets de Western Union et d’autres multinationales de transfert d’argent. C’est une image qui revient tous les ans à la même époque. Mais que font donc ces milliers voire ces millions de gens ? Ils sont tout simplement les bénéficiaires de la soi-disant solidarité africaine qui vient tous les ans à la même période, pallier l’absence sinon l’inexistence de politique sociale des gouvernements africains.

Les expatriés africains font tout simplement ce que les Etats africains sont incapables de faire: élever le niveau de vie des populations pour qu’elles vivent dignement, incapables qu’ils sont de juguler la pauvreté. Mais ces actes de générosité intra-familiaux ne sont que l’arbre qui cache la forêt de la paupérisation chronique des populations africaines qui peinent à vivre sans le soutien financier de la diaspora, et tout le monde n’a pas de famille en Occident. Cela nous conduit à nous poser un certain nombre de questions :

  • Les africains expatriés ne contribuent-ils pas à maintenir ces démocratures  (1) en faisant de la redistribution à la place des Etats ?
  • Ne continuons-nous pas à enrichir des multinationales comme le Western Union, qui par ces transferts massifs s’enrichissent au détriment des économies africaines ?
  • La diaspora ne retarde-t-elle pas finalement la prise de conscience des populations africaines ?

L’Etat en tant qu’organisateur de la vie économique et sociale est tout simplement inefficace dans le continent africain. Et on peut même se demander si certains dirigeants africains sont tant soit peu préoccupés par le sort de leurs concitoyens. Savent-ils seulement ce qu’est le Bien commun.

Nous aimons tous nos familles et nos amis restés au pays. Nous contribuons tous dans la mesure du possible, aux frais de santé, d’éducation, de fête ou de deuil. Chaque année, de milliards de dollars sont ainsi transférés vers le continent africain. Mais si notre aide soulage à peine nos familles, ces transferts massifs d’argent profitent, selon les pays, à pérenniser des systèmes pourtant décriés et honnis :

  • les pauvres du Sud enrichissent encore et encore les multinationales du Nord,
  • les réseaux maffieux trouvent en Afrique un terrain propice au blanchiment avec bien entendu, la complicité des autorités locales,
  • les gouvernants africains font porter aux familles le fardeau de la politique sociale qu’ils ne veulent pas mettre en place. Pendant ce temps, ils disposent à leur gré, d’une partie substantielle du budget social et en profitent avec leur proche, puisque nous finançons ce qu’ils ne font pas.

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