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RDC: "qui osera secouer "la niche des abeilles"?

13 Avril 2018 , Rédigé par Abraham Itimbiri-Aketi Publié dans #Focus sur le mal Congolais, #Echos de la vie quotidienne Congo & Diaspora, #Carte blanche à

Yin & yang
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L’état-civil et la sécurité sont devenus la préoccupation des politiciens congolais de tout bord. Pas parce qu’ils y travaillent, mais surtout parce qu’ils sont dépassés par les événements. En effet, il ne se passe pas un seul jour sans que la nationalité de certains hommes politiques congolais ne soit contestée.

Il ne se passe pas une heure sans que l’insécurité chronique mette la vie des citoyens congolais en danger quelque part sur le territoire.

L’Etat semble complètement dépassé par ces situations et son incurie est devenue presque pathétique. Mais hélas! Aucun des responsables politiques ne répond aux vraies questions car pour eux, tout est passionnel et sournois. De mensonge en mensonge, souvent dans un style théâtral de mauvais goût, l’autorité de l’Etat s’est rapetissée et ses représentants sont depuis trop longtemps déjà des voix sans voies qui sont déjà dans l’après Kabila derrière des leaders transfuges pour perpétuer le malheur des congolais.

Deux interventions, ce mois de mars, celle de Pierre Lumbi, hier kabiliste notoire, sur la nationalité de son mentor Katumbi et celle de Henri Mova sur la sécurité rétablie dans le territoire de Djugu illustrent à quel point l’encéphalogramme politique de la RDC est vraiment devenu plat.   

Pierre Lumbi : « Évitons ce débat sur la nationalité, ça peut nous amener plus loin. Il faut préserver le peuple congolais des attaques personnelles injustifiées. Si on veut parler de la nationalité, qu’on déballe tout de tout le monde »

Henri Mova: c’est l’homme qui arrêta les massacres de Djugu et permit par conséquent aux populations de rentrer chez elles tout en restaurant l’autorité de l’Etat. C’est le prestidigitateur du régime. Par ses tours de magie l’illusion, devient réalité.

La démocratie est une culture du « rendre compte » mais c’est quelque chose qui doit être largement au-dessus de leurs forces. En RDC, le président ne parle pas, le gouvernement n’agit pas, sauf quand il faut réprimer, la kabilie s'entre-déchire, car la fin est proche, l’opposition est moribonde. Et pourtant, dans la culture du « rendre compte », on doit répondre aux questions posées sans polémique.

Lire aussi :  État-civil #1/2  & État-civil #2/2

Tel ou tel personnage politique est-il congolais? La réponse doit venir de l’administration. On met tout simplement des documents d’état civil incontestables à la disposition du public. Les hommes et les femmes politiques ont l’obligation de transparence pour prétendre gouverner ce pays. On n’a pas besoin d’infantiliser les Congolais en prétendant les préserver de on ne sait pas quoi. Probablement de la vérité. Barack Obama avant d’être élu président des Etats-Unis avait coupé court aux rumeurs sur sa nationalité en présentant des documents incontestables.

Il n’avait menacé personne, ni cherché à préserver les américains de je ne sais pas quoi. Si d’aventure le fameux nid d’abeilles contenait du miel frelaté, ça serait alors de la haute trahison pour tous ceux qui savaient et accompagnaient. Lumbi avait servi à Kabila de la même manière qu’il veut demain servir Katumbi, lequel a lui-même été l’un des principaux nervis de Kabila. De qui se moque-t-on ?

Quant à son Excellence Monsieur le Ministre Mova, il ignore probablement que parmi les missions régaliennes de l’Etat, il y a celle d’assurer la sécurité intérieure qui doit être permanente et non pas résiduelle.

À quoi servent les déclarations de ces hauts personnages de la kabilie ?

  • À donner une certaine cohérence à leur échec collectif,
  • À rester solidaires dans l’ombre tout en faisant croire à un certain changement alors que c’est blanc bonnet et bonnet blanc,
  • À gagner du temps pour permettre à ceux qui les emploient tous, de trouver la carte de substitution.

Evitons ce débat sur la nationalité, ça peut nous amener plus loin. Il faut préserver le peuple congolais des attaques personnelles injustifiées. Si on veut parler de la nationalité, qu’on déballe tout de tout le monde. Qui ignore que Katumbi est l’arrière petit-fils de Musiri Bayike. Que ceux qui pensent être plus Congolais que Katumbi lèvent leurs petits doigts et ils auront secoué la niche des abeilles.

Pierre Lumbi

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