RDC : 9 caciques de la galaxie Kabiliste pris au lasso de l'UE #2
Il y a peu, l'UE avait finement fait fuiter la liste des 9 faucons de l'Amicale des Défenseurs de la galaxie Kabiliste sur lesquels planaient des menaces de sanctions, sans doute pour faire monter la pression sur cette galaxie de sorte à voir d'où allaient venir les cris d'orfraie et en mesurer l'intensité.
D'après nos informations, Lambert Mende, dont les chancelleries occidentales disent qu'il est "au volant de la communication du taiseux Kabila", se savait dans la ligne de mire de l'UE. Si bien qu'il a pris le parti d'adopter un profil bas, d'éviter des déclarations à l'emporte-pièce dont il est pourtant si coutumier.
En effet, sonné, le porte-parole du gouvernement, qui d'ordinaire a réponse tout, murmure-t-on, a besoin de 3 dimanches avant de convoquer la presse locale pour réagir. Mais, pour l’heure, c’est Dieumerci Mutombo, secrétaire général du CCU (Convention de Congolais Unis), le parti cher au natif de Lodja, qui monte au créneau, pour des prunes: «Agir autrement comme certaines puissances à l’instar de l’Union Européenne s’autorisent à le faire, c’est consacrer l’arbitraire contre lequel les Nations civilisées se sont levées en acceptant la régulation du droit international. »
Qui sont ces personnalités sanctionnées et que leur reproche-t-on exactement ?
De prime abord, il convient de préciser que la déflagration va, en quelques clics, réduire en peau de chagrin les portefeuilles des sanctionnés détenus dans les banques européennes interconnectées. Qui plus est, ceux-ci ne peuvent plus espérer séjourner confortablement en Europe pour s'y faire soigner, en cas des ennuis de santé. Désormais, pour leurs prochaines cures de jouvence, ils mettront le cap soit l'Inde, soit vers l'Afrique sud.
Voici donc, en vrac, la liste de ces 9 caciques (ou seconds couteaux) de la galaxie Kabiliste sanctionnés par l'UE:
1. Lambert Mende, ministre de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement. L’UE lui reproche d'avoir non seulement cadenassé les médias locaux et mais aussi publié un décret limitant la possibilité pour des médias étrangers de diffuser en RDC.
2. Ramazani Shadari, l'actuel vice-Premier ministre et ministre de l’intérieur et de la sécurité. Il doit une fière chandelle au dialogue de la Cité de l'UA, chapeauté par à Edem Kodjo et grâce auquel il s'est fait hisser en haut de l'affiche politico-médiatique locale.
À noter que cette flèche montante du PPRD se voit reprocher son rôle dans la répression contre les membres du mouvement Bundu dia Kongo en janvier et février 2017.
3. Évariste Boshab, ancien vice-Premier ministre et ministre de l’intérieur et de la sécurité. C'est un faucon bien connu du PPRD.
Pour rappel, il a quitté le ministère de l'intérieur avec un bilan pour le moins calamiteux. Si bien que même au sein de son propre parti, des militants réputés pourtant disciplinés et respectueux de mots d'ordre venant d'en haut murmurent que les trophées du "constitutionnaliste" à ce poste stratégique tiennent dans un dé à coudre.
À tout prendre, le cas de Boshab est l'illustration parfaite du principe de Peter (ou le syndrome de la promotion Focus). L'UE, pour sa part, le sanctionne pour avoir usé de la force pendant les manifestations de septembre et décembre 2016.
4. Kalev Mutond, c'est la caution Sud-katangaise de la galaxie Kabiliste. À dire vrai, on ne sait pas grand-chose de lui si ce n'est que c'est le patron la redoutable ANR (Agence nationale de renseignements) de la RDC, qui brille par son incapacité à traquer des auteurs des massacres de nos compatriotes dans l'Est. Dotée des cachots secrets, sur toute l'étendue du territoire du pays, elle a ceci de particulier qu'elle est dotée pouvoir d'intimidation, de nuisance et de fabrication de fausses preuves XXL.
Retiré de justesse de la liste des sanctions qui a fait redécouvrir les vertus du silence et de la modestie à Célestin Kanyama, Kalev Mutond a finalement été remis dans la nouvelle liste datée du 29 mai. L'UE le sanctionne notamment pour avoir ordonné la surveillance des opposants, neutralisé des manifestations d'opposition, fait procéder à des arrestations arbitraires et fait torturer des activistes dans les cachots secrets de l'ANR.
5. Gédéon Kyungu Mutanga, actuellement à la tête d'un groupe armé "Bakata Katanga" connu pour avoir semé la terreur au Katanga entre 2011 et 2016 et fait exécuter des civils lors des attaques dans les zones rurales de la région du Katanga.
L'UE le sanctionne pour avoir soutenu des forces gouvernementales responsables de violations des droits de l'homme.
Pour les quatre restants, moins connus de commun des Congolais, il y a:
- 6 - Jean-Claude Kazembe Musonda, ancien gouverneur du Haut-Katanga. Ce natif de Kashobwe se voit reprocher sa responsabilité "dans le recours disproportionné à la force et de la répression violente qu'ont exercé les forces de sécurité et la PNC dans le Haut Katanga, notamment entre le 15 et le 31 décembre 2016, période pendant laquelle 12 civils ont été tués et 64 blessés en raison d'un usage de la force létale par les forces de sécurité, notamment des agents de la PNC, en réponse à des protestations à Lubumbashi."
- 7 - Alex Kande Mupompa, actuel gouverneur du Kasaï central. L'UE sanctionne ce détenteur du double passeport belge & congolais pour avoir ordonné le "recours disproportionné à la force, de la répression violente et des exécutions extrajudiciaires, qui sont le fait des forces de sécurité et de la PNC au Kasaï central depuis 2016, y compris les assassinats illégaux présumés de miliciens Kamuina Nsapu et de civils à Mwanza Lomba, Kasaï central, en février 2017."
- 8 - Muhindo Akili Mundos, commandant de la 31e brigade des FARDC. L'UE sanctionne ce haut gradé pour des actes relevant de violation des droits de l'homme. En effet, "dans le cadre de l'opération Sukola I, il était responsable d'opérations militaires contre les Forces démocratiques alliées (ADF) d'août 2014 à juin 2015. Il a recruté et équipé d'anciens combattants d'un groupe armé local pour participer à des exécutions extrajudiciaires et à des massacres à partir d'octobre 2014."
- 9 - Éric Ruhorimbere, Général de brigade & commandant adjoint de la 21e région militaire (Mbuji-Mayi). Comme pour l'autre officier, l'UE souligne qu'en tant que "commandant adjoint de la 21e région militaire depuis le 18 septembre 2014, Éric Ruhorimbere s'est rendu responsable du recours disproportionné à la force et des exécutions extrajudiciaires perpétrées par les FARDC, notamment contre les milices Nsapu que des femmes et des enfants."
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