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RDC: Dialogue national exclusif à une face ou le bal des yin & yang politiques #2

4 Octobre 2016 , Rédigé par Zamba Synkin Publié dans #Echos de la vie quotidienne Congo & Diaspora, #Focus sur le mal Congolais

Yin & yang
Yin & yang

Les "hommes politiques" de la MJ (Majorité présidentielle) osent tout et c'est d'ailleurs à ça qu'on les reconnait, nous l'avons écrit à maintes reprises dans nos billets sur cette plateforme en paraphrasant le regretté Michel Audiard.

Flash back. On nous avait annoncé un dialogue d'une durée de 15 jours. On en est à on ne sait combien de jours avec une portion congrue des participants, qui se réunissent désormais en comité restreint à la Cité de l'UA (Union africaine) et dont il faut rappeler qu'ils touchent 283 dollars par jour et qu'ils espèrent décrocher chacun un portefeuille ministériel, dans un potentiel gouvernement d'union nationale, au risque de se faire griller à tout jamais par les Congolais dont la plupart vivent dans une misère indescriptible.

Qui plus est, ils vivent dans un pays qui n'est plus le leur. Nombre de nos compatriotes sont payés au lance-pierre, les frais de scolarité sont hors de prix. Ils doivent quémander, magouiller, inventer au quotidien une infinité de stratagèmes pour gagner quelques dollars. Comme presque tout le monde fait presque pareil, le résultat de courses est sans appel : les uns et les autres se neutralisent, comme l'a écrit Abraham Itimberi-Aketi dans Odysée d'un billet de 100 dollars ou l'image du Congolais égaré. C'est le Far West.

C'est du désordre organisé à toutes les strates du pays. Les autorités locales et les flatteurs XXL qui gravitent autour d'elles brassent du vent, trouvent leurs comptes dans ce méli-mélo socio-politique. Ils sont devenus imbattables, passés maîtres dans l'art d'amuser la galerie.

Pour sa part, Corneille Nangaa, président de la Ceni veut délibérément noyer les Congolais dans des annonces fantaisistes. En effet, il y a peu, il réclamait sans rire sinon intérieurement 16 mois et 1 jours pour organiser les élections, puis à son retour d'Europe, 504 jours... Non, non. "en principe, ce sont 621 jours dont la CENI aurait besoin", rectifie le président de Kabila Désir, Tryphon Kin-Kiey Mulumba.

Nous sommes le mardi 04 octobre 2016, et aucune date digne de ce nom n'est encore publiée pour l'organisation des élections. Et pourtant, gouverner, c'est prévoir.

Quant à Joseph Kabila, il est guidé par un courant alternatif de silence (au pays) et de sourire (chez des voisins de l'Est). Si bien qu'il ne s'exprime sur la RDC que quand il est accompagné de ses parrains, à côté desquels il se sent en sécurité. Ainsi vient-il de déclarer en swahili, lors de son déplacement en Tanzanie, que "les élections pourront se tenir cette année ou un autre jour". Comprenne qui pourra une déclaration, comme d'habitude, enveloppée de flou en espérant une présidence Route 66.

À tout prendre, en RDC, les dates des élections fuient à perte de vue au fil des jours, à l'instar de l'horizon qui recule au fur et à mesure que l’on avance, pour reprendre la formule de l'excellent Philippe Meyer.

En complément :

       Jean-Marc Ayrault, Ministre français des Affaires étrangères (Grand Angle)

      Des analyses argumentées qui méritent votre attention.

Autour de la table :
- Ousmane Ndiaye, Responsable du service Afrique de l'hebdomadaire Courrier International.
- Denise Epoté, Directrice de TV5Monde Afrique.
- Alain-Gérard Slama, Essayiste, historien, journaliste, ancien membre du comité éditorial du quotidien français de droite "Le Figaro".

Pour aller plus loin :

         Le rapprochement avec ce qui s'est passé au Gabon

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