Ressources du Congo

Le cercle des "Peter Pan" Congolais

15 Septembre 2012 , Rédigé par Abraham Itimbiri-Aketi Publié dans #Focus sur le mal Congolais

Avec ses « poids lourds » (appellation congolaise auto-octroyée, en sigle « ACAO »), l’opposition congolaise, n’en finit pas de ne pas du tout peser sur la scène de la géopolitique de notre pays. Nos organisations offrent avant tout, un mélange de contrastes et de contradictions détonants. Les espaces ou plutôt, ceux qui devaient être considérés comme des espaces de rassemblement pour la libération de notre pays, est devenu un lieu de neutralisation réciproque sur fond de concurrence fraternelle des plus féroces. Les déclarations de bonnes intentions sont mises en échec dès le lendemain des réunions.

 

Le Congo a pris feu de presque partout, mais toute bonne initiative de nature à mettre en place un front commun cohérent et efficace est vite mise à mal par les courtisans de chaque organisation. L’adage est connu : « chasser le naturel et il revient au galop. » Pourquoi donc tant de médiocrité ?

 

J’ai assisté il y a peu à une réunion des patriotes quelque part en France. Au sein d’une association, ils viennent des horizons politiques et associatifs différents. Leur objectif est pourtant noble : se rassembler, mutualiser les efforts et les moyens pour faire saborder la « Kanambie » et chasser par la même occasion tous les « Kanambéens ».


 Mais quelle ne fut pas ma surprise, lors d’une simple discussion qui devait être courtoise. Le premier intervenant a vanté le travail de Honoré Ngbanda, curieusement ses propos ont terriblement énervé un sympathisant de l’UDPS. Quelques trous de mémoires, plus tard, un autre intervenant a parlé d’Etienne Tshisekedi. Il s’est tout simplement fait rabrouer par un autre, proche lui, de Bemba. La logorrhée anti patati patata, dont les congolais ont seuls le secret, était repartie de plus belle.

 

En discutant plus tard avec les uns et les autres, en aparté, je me suis rendu compte que ces personnes pourtant bien intentionnées, n’étaient même pas connues de leurs « idoles » respectives. La morale de cette histoire vraie est qu’on est en train de reproduire à la base, des errements qu’il y a au sommet de la plupart des organisations politiques congolaises.

 

On est d’accord sur l’analyse de la situation, on est tous d’accord qu’il faut agir. Mais quand il s’agit de choisir les hommes et la méthode, les congolais se renferment dans des schémas plus que douteux. « Oui pour agir, à condition que je sois le chef ou que ça soit à mon idole de chef de diriger. Oui, pour un projet commun : le mien bien sûr».


A quand un sursaut de maturité ? Si nous continuons à ce rythme là, il n'est pas étonnant que nous devenions des vrais arrivistes : ceux qui n'arriveront jamais, faute de décoller du point de départ.

 

Pendant que nous tergiversons, nos ennemis avancent et s’installent. Le temps joue contre nous et le leadership ne se décrète pas.

 

 

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