Emmanuel Macron a débuté ce mardi la première tournée africaine de son mandat. Ce voyage de trois jours qui doit le mener au Burkina-Faso, au Ghana et en Côte d'Ivoire pour un sommet Union européenne et Union africaine, se déroule dans une ambiance tendue. Attaque hier à la grenade contre des militaires français, convoi présidentiel caillassé ce matin, heurts entre manifestants et policiers, slogans anti-impérialistes prononcés dans l’enceinte de la faculté de Ougadoudou en attendant le chef de l’Etat...

Les premières heures de ce déplacement ont été mouvementées. Mais cela n’a pas empêché Emmanuel Macron de prononcer son discours dans l'université de la capitale burkinabé.

Un grand oral de près de trois heures, devant 800 étudiants, au cours duquel le président de la République a estimé que "les crimes de la colonisation européenne en Afrique sont incontestables" mais ils font partie d'un "passé qui doit passer". Il a également affirmé qu’"il n’y a plus de politique africaine de la France" et a "parlé de l’Afrique comme d’un continent où se joue une partie de notre avenir commun". "Un continent central, global, incontournable", a insisté le chef de l’Etat, avant de lancer un plaidoyer pour l’éducation et la liberté des femmes.

Dans son discours fleuve, Emmanuel Macron a également mis l’accent sur un mot "génération", prononcé plus de dix fois. "Nous sommes de la même génération". "Une génération qui n’a pas connu la colonisation en Afrique". "Une génération dont l'un des plus beaux souvenirs politiques, c'est Nelson Mandela". "Je suis d’une génération où l’on ne vient pas dire à l’Afrique ce qu’elle doit faire", a-t-il déclaré.

"L’Afrique est gravée dans la mémoire française, dans la culture, dans l’histoire, dans l’identité de la France", a encore lancé le président avant d’expliquer être venu "pour proposer avec humilité d’inventer une amitié pour agir".

Dans ce sens, il a promis de consacrer 0,5 % du PIB français à l’aide au développement. Il a également annoncé "un soutien massif à l'évacuation des personnes en danger" en Libye vers leurs pays d’origine, qualifiant la vente de migrants comme esclaves de "crime contre l'humanité".

Invités :

Yves THRÉARD, directeur adjoint de la rédaction du Figaro

Antoine GLASER, journaliste, spécialiste de l’Afrique

tephanie Hartmann, journaliste spécialiste des questions de politique africaine à Radio Africa n°1

Falila Gbadamassi, journaliste spécialiste de l'Afrique à Géopolis Afrique