RDC : Le vrai changement #1/3
Le dialogue national dit inclusif a mis en lumière de façon pertinente, d’une part, l’instabilité politique organisée en RDC depuis quasiment l’accession de notre pays à l’indépendance et, d’autre part, le désir du peuple congolais, principalement de sa jeunesse, de vivre dans un pays démocratique où aucun individu ne s’affranchirait des institutions.
Ce fameux dialogue, bien qu’ayant abouti à un accord, démontre à quel point la RDC n’a jamais été une démocratie, comme beaucoup aiment à le clamer sur tous les toits. Car, dans une démocratie, le respect de la Constitution est sacrée. Or, que constatons-nous ?
- La multiplication des manœuvres dilatoires pour rendre la Constitution inopérante,
- L’interprétation biaisée des textes fondamentaux pour rendre le pays ingouvernable,
- L’inexistence flagrante de la séparation des pouvoirs faisant de l’exécutif l’alpha et l’oméga concentrant tous les pouvoirs,
- Le mépris par les élus, quasiment de tout bord, des intérêts supérieurs de la nation.
Si ces constats nous conduisent à parler, c’est parce que nous aimons notre pays, et que nous sommes profondément préoccupés par les nuages du chaos qui lentement mais sûrement, assombrissent le ciel congolais. Le Congo est en grand danger et ce ne sont pas ces accords opportunistes qui arrangeront les choses. À la conférence de Berlin, ce sont les occidentaux qui se sont partagés le monde, mais à Kinshasa, ce sont les congolais et quelques intrus dits congolais qui sont en train de se partager le Congo. Nous le voyons mais nous laissons faire. Bientôt, très bientôt, il sera trop tard si nous ne réagissons pas maintenant.
C’est plus que jamais une question de vie ou de mort de la RDC telle que la connaissons encore aujourd’hui. Il faut sonner le tocsin et prendre nos responsabilités. Il ne s’agit pas pour nous de dresser un tableau sombre mais de dire tout haut, tout le mal que nous pensons de tous les acteurs politiques de notre pays, opposition comme majorité, qui n’ont cessé depuis près de quatre décennies, de faire intentionnellement du Congo, un territoire anomique.
Aujourd’hui, il faut regarder les choses en face et ne plus hésiter à affronter les vrais problèmes. Eviter les conflits est une illusion, car à force de vouloir cacher les problèmes sous le tapis, on finit par se faire marcher dessus, se faire écraser. Il faudrait être sourd ou aveugle pour ne pas se rendre compte de la souffrance du peuple congolais dont 98% vivent sous le seuil de pauvreté.
56 ans après son accession à l’indépendance, la RDC offre un spectacle de désastre et de banqueroute sans précédent. L’espoir suscité par le fameux 30 juin 1960 est devenu un horizon inaccessible pour les Congolais. Son histoire est jalonnée de guerres de basse intensité, de pillage systématique des richesses, d’autoritarisme politique et surtout, d’aventurisme et d’amateurisme des responsables politiques.
Tout le long de cette période, le peuple a été trahi par ses élites qui ont choisi de se servir et de servir les puissances étrangères. Le PEUPLE Congolais est aujourd’hui humilié, spolié et sans avenir. Et pire, l’intégrité de son territoire est vraiment menacée. Les attentes et les profonds désirs du peuple pour un vrai changement sont bafoués.
56 ans après son indépendance, la RDC a profondément changé, mais en mal : l’enseignement public est moribond, les hôpitaux sont des mouroirs, les grandes entreprises publiques qui faisaient notre fierté ont été bradées, les institutions garantes d’une nation moderne sont inopérantes et corrompues, même les églises sont devenues des entreprises à irresponsabilité illimitée. Il y a cinquante-six ans, le niveau de vie du congolais était supérieur à celui d’un sud-coréen. Mais aujourd’hui, nous sommes au fond du gouffre.
Certes, le vrai changement, le grand changement est toujours difficile à réaliser, mais à force de tergiverser, d’avoir peur du jour d’après, quand il arrivera, ce ne sera plus le changement tant espéré mais plutôt le chambardement et le chaos. Il est plus que temps de dire : STOP.
Mais comment comprendre la crise institutionnelle de la RDC, sans revenir un instant sur ce qui est la pierre d’achoppement du fonctionnement de ce pays-continent : la corruption endémique de tous. Le comportement infantile et irresponsable des dirigeants congolais, si intelligents soient-ils, tient sa source de leur étroitesse d’esprit. « L’homo politicus » congolais est absolument corruptible, achetable, manipulable, immature.
Ce qui lui importe dans tout ce qu’il fait, ce sont les avantages pécuniaires, d’une part et la gloriole d’autre part. Le reste, tant que tout marche à son profit, importe peu. Même s’il faut pour y arriver, renoncer à son âme et à la substance même de ce qui fait le Congo.
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