Tournons la roue de l'hsitoire: Yougoslavie vs Zaïre, le 17 juin 1974
Le désastre Zaïrois.
Que s'est-il passé en Allemagne ? Avant et après le débâcle des Léopards du Zaïre, suite à un cinglant: 9 - 0 face à la Yougoslavie ?
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Voici 40 ans que les différents propos recueillis auprès des acteurs vivants et disparus n'auront pas permis d'élucider suffisamment les raisons de cette débâcle.
Nous essayons et proposons tout simplement de répondre à cette question, après une enquête minutieuse, grâce aux sources les mieux informées et une analyse documentée de « ce qui s'est réellement passé » pour en arriver là.
Tout le monde sait que les raisons de ce fiasco dépassent largement le cadre du terrain. Il faudra remonter à l'installation d'une politique de prestige mise en place par le président Mobutu dès, 1967, qui reposait, notamment, sur un volet sportif.
Comme tout régime dictatorial, celui de Mobutu souhaitait se valoriser à l'échelle mondiale par une politique sportive de masse. C'est ainsi qu'il misa en premier sur le football et les Léopards en particulier en rapatriant "les Belgicains" pour remporter la CAN en 1968.
Le TP Englebert en 1967 et 1968, l'AS Vita Club en 1973 qui remporteront la coupe d'Afrique des clubs champions et l'organisation du combat de boxe Mohamed Ali contre George Foreman, le 30 octobre 1974, à Kinshasa, confirmeront cette volonté de prendre le leadership du continent Africain sur l'échiquier diplomatique mondial.
A la commande des Léopards, Blagoja Vidinic, technicien Yougoslave, qui avait mené le Maroc quatre ans auparavant au Mexique et une pléiade de stars nationales comme : Ndaye Mulamba (Meilleur buteur de tous les temps en une édition de la CAN), Kakoko Etepe (Dieu de ballon), Mayanga Maku (Good Year), Kibonge Mafu (Seigneur), Kidumu Mantantu (Woul), Bwanga Tshimenu (Ballon d'or Africain 1973), Lobilo Boba (Docta), Mana Mambwene (Ventilateur puis Kroubondo), Mukombo Mwanza (Petit frère), Kazadi Mwamba (Meilleur gardien africain dans les années 70)... C'est ainsi que les champions d'Afrique débarqueront en Allemagne, après un stage d'un mois en Suisse pour s'affûter physiquement, tactiquement, techniquement et le morale au beau fixe.
Les objectifs fixés de bien jouer et de ne pas être ridicule dans une poule assez relevée avec l'Ecosse, la Yougoslavie et le Brésil comme adversaires, montreront après la défaite contre l'Ecosse (2-0) que l'inexpérience du haut niveau et la mauvaise gestion athlétique, selon Kakoko Etepe, seront un handicap pour bien figurer lors de cette coupe du monde.
Pour la deuxième rencontre contre la Yougoslavie, une tension extrême s'installe à cause du non versement des primes promises et le gardien Kazadi menacera même de "boycotter les arrêts". Le carton rouge de Ndaye Mulamba confirmera le malaise et la démission des Léopards par une défaite cuisante (9-0). Lors du match perdu contre le Brésil (3-0), les Léopards imposeront un défi physique contre les champions sortants, mais le carton rouge de Mwepu Ilunga rendra la tâche un peu plus compliquée.
Le bilan est lourd: 14 buts encaissés et 0 but marqué. Défaite zaïroise et désillusion du Mobutisme dans une énorme humiliation qui retomba d'abord sur les malheureux joueurs. Les Léopards furent mis à l'index par le parti état et la société zaïroise, qui les rejetteront à leur retour. De retour chez eux humiliés, ils seront ramenés de l'aéroport à leur domicile grâce à certains chauffeurs taxis, fanatiques.
La plupart rêvaient de signer un contrat lucratif dans un club européen à l'issue de la phase finale.
Abandonnés de tous, ils continuent de vivre dans des conditions déplorables. Ils ont toujours jouaient avec leur cœur et des vraies valeurs. Espérons qu'un jour, la nation Congolaise "les revalorisera".
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